ב''ה
קוֹל קוֹרֵא בַּמִּדְבָּר פַּנּוּ דֶּרֶךְ ה' יַשְּׁרוּ בָּעֲרָבָה מְסִלָּה לֵאלֹהֵינוּ׃
« Une voix crie : dans le désert déblayez le chemin de l’Éternel,
tracez droite dans la Arava une route pour notre D.ieu. » (Is 40)
Quand les traductions disent « Jour des Expiations » ou « du Grand Pardon », il faut préciser que le verbe racine de ce mot, כפר (KPR), a le sens premier de « calfater, couvrir ». Il apparaît pour la première fois dans la Tora à propos de l'enduit de bitume destiné à rendre étanche l'arche de Noé :
בַּכֹּפֶר וּמִחוּץ מִבַּיִת אֹתָהּ וְכָפַרְתָּ
baKoPhèR < oumi’houts < mibaïth < otah < vaKhaPhaRtta
de bitume < et à l’extérieur < à l’intérieur < celle-ci < Calfate-la
« Calfate-la à l’intérieur et à l’extérieur avec du bitume. » (Genèse 6 : 14)
Voici la clé pour comprendre ce jour, le plus important de l’année hébraïque. Son extrême sérieux n'en fait pas un jour de deuil (comme le 9 Av, en été, souvenir de la destruction des deux Temples). C’est celui de la joie de la libération. Avant l'exil, tous les cinquante ans, on y proclamait le début de l’année de Jubilé. Les esclaves étaient libérés et chaque famille revenait à sa propriété, même si celle-ci avait été vendue pour solder des dettes.
L’idée d’« expier » nous met sur une fausse route, tout comme la traduction traditionnelle « faire propitiation ». De quelle sacristie sort le mot « propitiatoire », quand il est question du couvercle de l’arche d’alliance כַפֹּרֶת (KaPoReth), qui a la même racine ?
En plus du sens de « couvrir », la racine כפר (KPR), peut aussi signifier « effacer » : אֲכַפְּרָה פָנָיו (aKhaPeRa phanav) « J’effacerai (la colère) de son visage » se dit Jacob en envoyant des cadeaux à son frère Esaü (Genèse 3 : 20).
כפר (KPR) est utilisé à propos de l'autel (Exode 29 : 36) : on l’enduit de sang afin de le « sanctifier », c’est-à-dire de le mettre à part. On ne peut parler d’expiation ou de purification, comme si l’autel avait quelque tare ou souillure.
כפר (KPR) se trouve aussi dans les Proverbes (16 : 6) : « Une faute יְכֻפַּר (yéKhouPaR) sera couverte par bonté et vérité » que l’on pourrait aussi comprendre par « Bonté et vérité procurent Kippour ». Ceci rappelle que si on a fait du tort à son prochain, il faut lui demander pardon avant le jour de Kippour, car aucun rite religieux n’efface le tort qu’on a pu lui faire.
Quant aux fautes envers D.ieu, comment en obtenir le pardon ? Kippour est-il l’unique jour de l’année où D.ieu pardonne ? En fait, Il nous pardonne dès que nous faisons « téchouva », d’une manière personnelle et intime, que nous revenons à Lui et mettons en pratique ce qu’Il attend de nous.
Le mot « téchouva » est très concret, tout comme « Kippour » qui dérive d’« étanchéité ». Téchouva vient du verbe racine שוב (chouv) qui signifie « revenir ». « Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice, il vivra à cause de cela. » (Ezéchiel 33 : 19)
Kippour est la cérémonie de réconciliation entre D.ieu et Son peuple, cérémonie qui apporte non pas le pardon déjà obtenu par la téchouva, mais qui confirme publiquement et célèbre ce pardon. La « couverture », l’étanchéité que décrit la Tora-en-hébreu (Lévitique 16) vise à annuler le sentiment de culpabilité qui nous amènerait à ressasser nos fautes et nous paralyserait (« Je ne me pardonnerai jamais… ») On ne peut aimer son prochain comme soi-même que si on n’a pas un problème de haine de soi et si notre culpabilité est « couverte ». Sinon on se sent tellement indigne que l'on est incapable de servir.
Le lecteur de la Bible sans « lunettes hébraïques » ne peut l’interpréter que dans un contexte de paganisme gréco-romain additionné de mithra et des cultes à mystères. On le voit bien dans la fausse traduction[1] par « sacrifice » du mot hébreu קָרְבָּן (qorban’).
D.ieu ne manque de rien et n'a pas besoin de nos offrandes, qu'elles consistent en animaux ou autre. Les offrandes qui étaient présentées dans le Temple, comme tous les commandements, n'étaient pas faites pour D.ieu. Elles étaient faites pour nous.
Le mot קָרְבָּן (qorban’) vient de קרב (qarav = approcher) et veut dire « rapprochement ». Se rapprocher de D.ieu quand on regrette de n’avoir pas appliqué Son « mode d’emploi de la Création », c’est la même idée que « téchouva » = retour.
Le sang offert est l’image de ce rapprochement, de l’offrande de ma vie. C'est un contresens barbare que d'enseigner la valeur salvatrice du sang. La Tora exclut d’apaiser la colère d’un Moloch irrité ou du vaudou. "Seigneur" n’est pas "Saigneur".
« Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes enclos. Car chaque animal de la forêt est à moi, les bêtes sur mille montagnes. Je connais chaque oiseau des montagnes et ce qui se meut par les champs est à ma portée. Si j’avais faim, je ne te le dirais pas ; car le monde est à moi, et tout ce qu’il contient. Mangerais-je la viande des taureaux, boirais-je le sang des boucs ? Offre à D.ieu la louange, et acquitte tes vœux envers le Très-Haut. Invoque-moi au jour d’angoisse : je te délivrerai, et tu me glorifieras.
Mais D.ieu dit au méchant : Qu’as-tu à faire de rabâcher mes décrets, et de porter mon alliance (seulement) dans ta bouche ? » (Psaume 50 : 9-16)
« Car tu ne désires pas de sacrifice immolation, sinon j’en donnerais ; tu ne veux pas d’offrande montante : Les immolations de D.ieu sont un esprit brisé. Ô D.ieu ! Tu ne mépriseras pas un cœur brisé et abattu. » (Psaume 51 : 18-19)
Après la destruction du Temple, Osée (14 : 3) a transcendé le signe du sang qui risquait une réduction ritualiste : « Prenez avec vous des paroles, et revenez à l’Eternel, Dîtes-Lui : Pardonne toute faute, accepte le bien, nous offrirons les taureaux de nos lèvres »
Michée (6 : 6-8) écrit aussi : « Avec quoi m'avancerai-je vers l’Eternel, m'inclinerai-je devant le D.ieu d'en haut ? M'avancerai-je vers lui avec des offrandes montantes, avec des veaux âgés d'un an ? L’Eternel prendra-t-il plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d'huile ? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, le fruit de mon ventre pour le péché de mon âme ?
- On t’a dit, homme, ce qui est bien. Ce que l’Eternel recherche de ta part, ce n’est rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la bonté, et de marcher humblement avec ton D.ieu. »
Notre D.ieu est Celui de la Vie. Ce n’est pas le sang et la mort de ses créatures que le vrai D.ieu désire ; c’est que nous Lui remettions notre vie, car Il est le D.ieu des vivants. « La tsédaqa[2] sauve de la mort. » (Proverbes 10 : 2 et 11 : 4)
Si la religion accorde tant d'importance au Sacrifice, c'est qu'elle se tient sur un plan juridique et comptable et prétend faire le compte de nos mérites et démérites, en dehors du point de vue divin (et réel) qui relève de lA VIE.
D.ieu peut redonner la vie à celui qui l’a perdue, mais dans ce cas-là, on le voit, ce n’est pas « en payant » qu'un être est capable de recevoir un nouveau cœur et un nouvel esprit (Ezéchiel 36 : 26). Ce n'est possible qu'en aimant D.ieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces, tout simplement.
D.ieu donne Sa Tora pour revivifier une humanité malade, la guérir et l’éduquer, afin qu’elle soit réellement créée à Son image et dans Sa ressemblance.- Ceci s’applique à tous les ordres de l’existence humaine : physique, psychologique, spirituel, intellectuel, économique, écologique, social, politique et aussi religieux (dans le sens antireligieux et anticlérical, bien entendu).
Si on lit la Tora avec des lunettes hébraïques, on s’aperçoit que le projet divin est de nous préparer une place non au ciel, mais sur la terre qu’Il va guérir et où Il va ressusciter ceux des morts qui ont gardé Sa vie en eux.
Ceci commence par un jugement, et nous voyons Sa justice immanente en œuvre déjà dès à présent. Il y a vingt ans, nous assistions à l’effondrement de l’URSS sur elle-même. Aujourd’hui, nous voyons l’Europe sombrer et Obama tenter le même suicide aux Etats-Unis.
L’Europe en fait est morte à Auschwitz. Elle a assassiné six millions de Juifs plutôt éduqués et prêts à s’assimiler, puis a reçu en retour soixante millions de Musulmans assez souvent analphabètes, agressifs et conquérants. Elle traine son coma dépassé avec des eurocrates non élus, des démagogues bling-bling et des média dans le sens du vent. Depuis 2000, selon l’agence arabe Wafa, l’Union européenne a fourni pour les « P » occupant le Pays d’IsraEl « une aide de plus de 500 millions € par an en moyenne », sans exiger que cesse l’incitation à la haine dans les programmes scolaires et les média. Cette haine ressort, selon un sondage récent : 63% des « P » soutiennent le bombardement par missiles des villes israéliennes, 57% les attentats-suicide et 75% l'enlèvement de soldats. Qui peut croire que nous sommes dans un « processus de paix » ?
Mais 500 millions € par an, c’est une paille quand la dette de l’Etat français dépasse 1600 milliards. Si ça vous semble un nombre abstrait, parlons concret : cela représente 26 600 € par habitant. Faîtes le calcul pour votre famille…
Si vous avez moins de 50 ans, oubliez les 60, les 62, les 67 ans déjà votés en Allemagne, oubliez les promesses de vos caisses de retraite, passez au large du gouffre de l’assurance-maladie. On vous a dit que vous cotisiez pour votre retraite ? En fait vous payez celle de ceux qui sont retraités aujourd’hui. Il reste 3 cotisants pour un retraité, alors qu’il y a 30 ans, le ratio était de 5 pour un.
On continuera donc de photocopier du papier-monnaie, afin d’alimenter une immense gabegie et d’élargir les territoires perdus de votre République. Ces Kouchner, Moratinos et consorts qui prétendent nous interdire de construire dans notre capitale, en Judée et en Samarie, ceux-là laisseront vos villes à la portée des fusées iraniennes. A moins que, enfin…
« Ainsi dit l’Éternel des armées : Je suis pris d’une grande jalousie à l’égard de Jérusalem et à l’égard de Sion, et d’une grande colère contre les nations qui sont à leur aise ; j’étais un peu fâché, mais elles ont aidé au mal. Aussi, dit l’Éternel, Je suis revenu à Jérusalem avec compassion. Ma maison y sera bâtie, dit l’Éternel des armées, on tirera le cordeau sur Jérusalem. Crie encore, annonce : Ainsi dit l’Éternel des armées : Mes villes regorgeront encore de biens, et l’Éternel consolera encore Sion, et choisira encore Jérusalem. » (Zacharie 1 :14-17)
La consistance du Jour de la Délivrance et sa proximité deviennent de plus en plus palpables ici en IsraEl : nous sommes aux premières loges. Le rythme des attaques s’accélère, falsifications et calomnies sont sans limite, l’hypnose du serpent islamique sur l’Occident se renforce, car cet Occident n’a jamais été complètement guéri d’un antijudaïsme antique et médiéval. « Les civilisations sont mortelles » écrivait Paul Valéry. En fait, elles se suicident. Mais la grande différence entre vos pays et le nôtre, c’est qu’IsraEl repose sur l’Alliance divine. L’Eternel attire les nations vers la Pierre qui les dérange à Sion et qu’ils veulent soulever (Zacharie 12 : 3). Le monde ne s’y trompe pas : il sait que c’est ici qu’il a rendez-vous.
Notre seule pensée nuit et jour est dans les Prophètes d’IsraEl. Nous voulons vous les partager avec notre roman historique et d’anticipation : Le jour un de la délivrance. (Nous continuons d’écrire le 2ème tome). Ce n’est qu’une fiction mais c’est probablement le seul moyen de faire connaître les prophéties bibliques au grand public. Ci-joint, vous trouverez un bon de commande de ce nouveau livre.
Le temps est proche. A l’écoute de Celui qui nous dirige, nous reportons notre voyage en Europe, avec l’aide de D.ieu, à l'été prochain. C’est pour accueillir nos amis d'IsraEl et de l'étranger dans notre maison d'hôtes agrandie et rénovée, dans notre oasis de Sapir, dans le désert de la Arava, le pays où il n’y a pas d’hiver. Bonne année 5771. (Ah, au fait, les premières gouttes symboliques sont tombées et la température, dans la Soucca qu’on ne démonte pas, est cet après-midi de 32°).
Vous êtes donc les bienvenu(e)s,
Shalom de Michael et Ola !
[1] Cette célébration du « Sacrifice » est la base d’un culte où la « Victime » est vénérée indépendamment de son droit. Un criminel est nécessairement victime de la société, l’avocat de la partie civile a le mauvais rôle. De même les Juifs n’ont le beau rôle que morts, pas s’ils se défendent.
[2] Tsédèq veut dire Justice et Tsédaqa peut se traduire par Equité. Trop souvent Tsédaqa est malheureusement traduite par Charité. Pourtant il ne s’agit que de transmettre à celui qui manque ce que D.ieu nous a donné pour lui. Ce n’est que Justice, là aussi, Justice divine…