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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 12:30


ב''ה

 

 

Ce soir, en IsraEl, et demain toute la journée, les synagogues seront pleines.

 

 


En "diaspora", comme disent les Juifs de l'exil, ceux qui préfèrent rester dans des pays qui les rejettent... (je n'ajoute rien, j'ai promis d'arrêter la mauvaise langue, mais je suis triste quand même, pour nous et pour eux)... 

 


...en exil, donc, les synagogues ne suffiront pas et certaines communautés ont loué des salles en dehors pour contenir les... Juifs de Kippour.


Kippour est leur dernier lien avec D.ieu et leur peuple.


Kippour est un jour de joie, le Jour où HaChem nous confirme qu'Il nous pardonne toutes nos fautes, à condition bien sûr que nous revenions à Lui, et que nous prenions la décision de réparer nos torts envers notre prochain.


(Kippour est quand même triste, triste pour moi quand je pense à tous les Juifs qui, depuis plus de 60 ans, sont encore à l'étranger, enfin...)

 

 

 

 


 

Kippour commence par une prière vraiment très particulière: Kol Nidré.


Kol Nidré vise à annuler les vœux de la communauté avant l’entrée de Yom Kippour. Cela confirmera à certains que nous sommes décidément de fieffés hypocrites, que nous faisons des promesses avec l'intention de ne pas les tenir.


Mais avant de juger, mieux vaut d'abord savoir l'origine de cette prière à première vue bizarre. Cela nous transporte à une période très noire de l’histoire de notre peuple, celle de l’Inquisition.


En 1492, les Juifs d’Espagne sont sommés par la reine Isabelle la Catholique de choisir entre la conversion par la force au christianisme, la mort ou l’exil.


Nombreux sont ceux qui se convertissent alors officiellement, mais qui, dans le plus grand secret, continuent à respecter du mieux qu’ils peuvent certains commandements, et particulièrement Pourim, Pessa’h et Yom Kippour.


La reine Isabelle emploie l’un de ces Marranes (mot venant du vieil espagnol et qui signifie "cochon", car c'est ainsi que les chrétiens espagnols nomment les Juifs devenus chrétiens). Ce Marrane donc se nomme Da Silva. Il est son trésorier en qui elle a entière confiance et qu’elle ne soupçonne bien entendu pas d’avoir conservé sa foi juive et continué de respecter les commandements.


Deux fois l’an, le soir de Pessa’h et le soir de Kippour, bravant leurs peurs, les Marranes prennent l’habitude de se réunir dans des caves pour y prier. Deux fois l’an, ils retirent les croix qu’ils sont contraints de porter au cou. Deux fois l’an, ils peuvent enfin agir en tant que Juifs.


Mais comment entamer les prières de Kippour, le jour du Grand Pardon, alors que l’on s’est durant toute l’année agenouillé devant des crucifix, que l’on a fait le signe de la croix, que l’on a prié dans des églises et que l’on a mangé des nourritures interdites ? Comment se purifier et renouer la chaîne de la filiation juive ? C’est là qu’intervient le Kol Nidré.


Son introduction d’abord : 


"Au nom du conseil d’en Haut et au nom du conseil d’en bas, 

avec le consentement d’Hachem 

et avec le consentement de cette sainte congrégation, 

nous déclarons qu’il est permis de prier avec les transgresseurs."


Les transgresseurs, ce sont eux-mêmes, les Marranes, qui s’empressent de prier Kol Nidré et d’annuler tous les vœux, tous les mensonges et tous les engagements qu’ils ont été contraints de prendre cette année alors que l’œil de l’Inquisiteur surveillait leurs moindres gestes.


Durant cette prière, les Marranes épanchent toute la douleur enfermée au plus profond de leurs cœurs. C’est ainsi qu’ils entament la journée de Yom Kippour, le cœur brisé. 


Cette tradition se poursuit et en 1497, comme chaque année, les Marranes, et Da Silva avec eux, se réunissent dans une cave pour prier l’office de Kippour. Mais au moment où ils l'entament, les soldats de l’Inquisition, habillés de blanc, font irruption et arrêtent tous les fidèles. Ils sont immédiatement enfermés dans les cachots les plus sombres et les plus répugnants d’Espagne.


Lorsqu’Isabelle la Catholique entend que son fidèle trésorier a été arrêté, elle se tourne vers l’évêque et use de tout son pouvoir pour sauver Da Silva des flammes de l’autodafé. L’évêque écrit alors une lettre à Torquemada, le grand Inquisiteur. Cette missive arrive juste au moment où les Marranes sont conduits au bûcher. Le bourreau annonce alors à Da Silva que selon la volonté de la reine, il est gracié, à condition bien entendu qu’il jure sur la croix qu’il sera désormais un fidèle chrétien, adepte de la foi de celle qui l’a sauvé.


Mais à la surprise de tous, Da Silva refuse. Il veut mourir en tant que Juif. Plus encore, il court vers le bûcher et s’immole lui-même par le feu par crainte de céder à la dernière minute. Un homme est présent, parmi la nombreuse foule venue assister à l’exécution. Il est Marrane également. Compositeur, il assiste à la scène et les premières notes du Kol Nidré se jouent déjà dans sa tête, ce même Kol Nidré que Da Silva a récité quelques jours auparavant.


C’est cet air qui, jusqu’à aujourd’hui, ouvre les prières de Yom Kippour. "Kol Nidré", le cantique des Marranes, ces "transgresseurs" auxquels non seulement D.ieu a permis de prier, mais dont les prières prononcées dans la crainte et la peur sont montées directement jusqu’au trône divin.


Sources :

Laly Derai, Hamodia, 6/10/2011

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kol_Nidre

Notre roman "Le Jour Un de la Délivrance" raconte un Kol Nidré de l'an 1492, relisez p 127 à 129, relisez le début, ici en ligne sur

 

http://lejourundeladelivrance.blogspot.co.il/


où vous pourrez aussi le commander.


Soyez inscrit(e) dans le Livre des Vivants.

 

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Published by Michael & Ola - dans Relations judéo-chrétiennes
22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 18:44
BSD.JPG


Ce soir, 6 Sivan’ 5767 (mardi 22 mai 2007 et demain mercredi 23), nous fetons C
havouoth, litteralement la Fete des Semaines (en grec : Pentecote).

Chavouoth est le pluriel de Chavoua qui signifie Semaine.

Ce mot vient de Cheva qui en hebreu veut dire à la fois :

  • - Sept (ce nombre mille fois repete dans la Bible sert de rappel au 2eme sens, ci-dessous :)
  • - Serment d’Alliance.

 

Chavouoth celebre donc l’Alliance Eternelle de D.ieu avec Son peuple IsraEl. Sept semaines apres nous avoir liberes de l’esclavage d’Egypte, notre D.ieu, au Sinai, nous donne Sa Tora (son Enseignement) et notamment Ses Dix Paroles (improprement nommees Dix Commandements).

 

Nous lisons à Chavouoth le Rouleau de Ruth la Moabite qui dit (au present) :

Ruth-1-16.JPG

 

« Ton peuple [est] mon peuple,

et Ton D.ieu [est] mon D.ieu » (ch 1 : 16)

Impossible de separer l’adhesion au vrai D.ieu, en pretendant remplacer Son peuple par quelque societe religieuse telle « l’Eglise ».

Notre D.ieu annonce dans Isaie 56 : 6-8 que des non-Juifs le chercheront, Lui le seul vrai D.ieu, accepteront Son enseignement et se joindront à Son peuple. Voici le processus qu’Il annonce :

Yech-56-v-6-8.JPG

 Les enfants de l’etranger qui s’attachent a HaChem’ pour le servir et pour aimer le nom de HaChem’, pour etre ses serviteurs, — quiconque observe Chabbath pour ne pas le profaner, et ceux qui tiennent ferme mon alliance,

Je les amenerai vers ma montagne de saintete, et je les rendrai joyeux dans ma maison de priere : leurs offrandes elevees et leurs sacrifices seront agrees sur mon autel, car ma maison sera appelee une maison de priere pour tous les peuples.

Parole du Seigneur HaChem’, qui rassemble les exiles d’IsraEl : J’en rassemblerai encore d’autres sur lui, avec les siens deja rassembles.

Beni soit-Il, et joyeuse fete a tout le peuple d’IsraEl elargi, et en particulier... aux Ruth.

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Published by Michael & Ola - dans Relations judéo-chrétiennes
6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 12:33
בס''ד

Reflexions et contact :elisrael777@gmail.com

 

Quand vous lisez le français, il est rare que vous ayez besoin de dechiffrer consonnes et voyelles, a l’exception des mots nouveaux ou des noms propres etrangers. Quand on dit d’un enfant qu’il sait lire, c’est qu’il ne dechiffre plus. A force d’entrainement, il reconnait les mots comme des voiliers, a leur greement, selon la comparaison d'Alain dans ses Propos sur l'education. Vous apprenez à parler vers l’age d’un an, puis a ecrire vers l'age de cinq ans, une fois bien entame l'apprentissage auditif et oral de votre langue maternelle. Ceci, c’est l'explication au premier niveau de l'inexistence de voyelles hebraiques : il faut respecter les etapes naturelles. Pourquoi sauriez-vous lire – prononcer l’hebreu lu sans voyelles - avant de comprendre et de savoir parler ?

 

Mais il est à l’inexistence de voyelles hebraiques une autre raison plus profonde : Si D.ieu dicte Sa Parole dans un texte ne comportant que des consonnes, c’est pour mettre l’accent sur la necessite de ne la lire qu'avec Son peuple IsraEl.

 

Vous pouvez capter seuls l'image : les consonnes.

 

Oh pardon. Je repete :

 

Vous pouvez capter seuls l'image : les consonnes.

 

Mais si vous voulez le son, vous avez besoin du Juif qui vous donnera les voyelles.

 

Ces « voyelles » qui ne font pas partie du Texte hebreu ont une valeur symbolique. Elles rappellent la necessite de ne lire le Texte que dans son Contexte. C’est tout le probleme du christianisme.

 

Apres que Rome eut detruit le royaume de Judee il y a 19 siecles, le message hebreu de Jesus, que ses amis appelaient Rabbi Yechoua, ne fut plus interprete que dans le contexte de la pensee greco-romaine. Il fut alors mele d’elements empruntes à la philosophie grecque (opposition idee/matiere, Logos), puis au culte de Mithra (comparer les fetes chretiennes aux fetes bibliques).

 

Les temps changent, et nombre de lecteurs chretiens de la Bible hebraique veulent aujourd’hui replacer le Texte dans son Contexte initial, et vivre en freres avec celui que le Pere de tous les etres humains presente a Pharaon comme son fils aine, IsraEl (Chemoth / Exode 4 : 22). Le frere aine peut ainsi partager le pain a la table familiale.

 

Il est vrai que ce que D.ieu a demande à Avraham est exigeant : Pars pour toi (et/ou : vers toi), de ton pays, de ton lieu de naissance et de la maison de ton pere, vers le pays que je te montrerai. (Berechith / Genese 12).

 

L’engagement de fils et fille d’Avraham est non seulement ideologique (oui au vrai D.ieu / non aux idoles) mais aussi culturel : et c'est là que le bat blesse, car l’antisemitisme est vivace. Il est permis de franciser, d’americaniser, surtout pas de judaiser. (Or le contraire de judaiser est paganiser).

 

Le dualisme idee / matiere, la philosophie des Grecs, a penetre le judaisme sous Philon d’Alexandrie avant de s’installer en roi dans le christianisme occidental. L’engagement pour le vrai D.ieu a seul ete qualifie de spirituel, tandis que toute la dimension culturelle et linguistique du texte, le contexte qui le porte et l’explique, ont ete taxes de charnel et de nationaliste. On a separe l’ame du corps : c’est la definition d’un meurtre.

 

Pourtant, AVANT de confesser Ton D.ieu [est] mon D.ieu (au présent dans le texte original, et le verbe [est] n'y est meme pas en hebreu), Ruth s’engage D'ABORD physiquement : Ton peuple [est] mon peuple. Et bien plus encore : dans son amour filial pour Naomi, elle previent qu’elle l’accompagnera partout.

 

Avraham charge du message du seul vrai D.ieu, Ruth une des ancetres du Roi David, ne sont pas des etres humains desincarnes. La Parole de D.ieu s’est faite chair, et precisement chair hebraique et juive.

 

De meme, vous ne pouvez entrer dans le Livre sans aussi entrer dans le peuple, dans la mentalite de sa langue. Il ne viendrait a l’esprit d’aucun etudiant espagnol aimant Shakespeare de ne le lire qu’en espagnol. Travaillons ensemble a ce que cette Bible que vous aimez ne soit pas du Shakespeare en espagnol.

 

La Parole de D.ieu est ecrite depuis l’origine sur un rouleau. Ouvrons-le ensemble : quelle merveille de pouvoir lire a l’interieur du rouleau. Vous direz bientot : Comment ai-je pu en rester à lecher l’ecorce, quand il y avait le jus à savourer ?

Cet article est tire de "Apprends-nous à compter nos jours", serie de trois etudes que vous pouvez vous procurer en envoyant un message à elisrael777@gmail.com
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Published by Ben Yaaqov - dans Relations judéo-chrétiennes